Portraits de réfugiés - Samedi 25 mars 2017 (9h30-12h)

(actualisé le )

Nous rencontrons Sardarwali et Mosaab pour la deuxième fois. Ce matin, nous allons travailler sur des cartes et prendre des notes : nous avons besoin de trace pour réaliser notre projet, raconter leurs histoires.
Evidemment, nous ne dérogeons pas aux règles de politesse élémentaires ! Quand on reçoit, on commence par servir à boire et de quoi se restaurer. Nous avons compris que Sardarwali et Mosaab étaient très attachés à la notion d’hospitalité et nous partageons cela avec eux.
La classe se scinde en deux groupes et le travail commence…
Des cartes nous permettent de reconstituer ces longs périples. A chaque étape, Sadarwali et Mosaab racontent les conditions du voyage : les véhicules de fortune surchargés d’hommes et de femmes, pas de nourriture, pas d’eau, l’impossibilité de dormir… Et les sommes extravagantes réclamées par les passeurs.
Mosaab nous explique qu’il n’avait pas l’intention de venir en Europe. Son départ devait être temporaire et son seul souhait était de rentrer au Soudan. Il a d’ailleurs passé presque 2 ans en Lybie avant de rejoindre les côtes italiennes. Nous avons abordé ces questions en classe en travaillant sur la leçon « Un monde de migrants »… Le témoignage de Mosaab nous permet d’incarner cette réalité : la majeure partie des flux migratoires sont des flux internes (à l’intérieur du pays ou du continent).
Nous avons aussi mieux réalisé la vie de Mosaab et Sardarwali dans leurs pays d’origine. Des vies agréables, rythmées par le quotidien familial et le travail (l’agriculture pour Sadarwali dont les parents possédaient des terres et le tourisme pour Mosaab qui avait une agence voyage). Des vies brisées par la guerre, la dictature et le terrorisme (notamment pour Sadarwali dont le père a été tué par les talibans). Ces rumeurs lointaines d’un monde violent et incertain arrivent jusqu’à nous et nous réalisons tous à quel point vivre dans un pays en paix est essentiel pour grandir et construire sa vie sereinement.
La matinée se poursuit… Les feuilles des élèves se remplissent… Nous avons une mine d’informations quand nous quittons le collège à midi. La rencontre a été fructueuse ! Mais au-delà de notre travail, nous espérons que ces échanges resteront dans les mémoires : accueillir, c’est d’abord regarder l’autre comme un semblable.