Projet "Portraits de réfugiés" - Classe de 4ème 6

(actualisé le )

Nous sommes le samedi 21 janvier 2017. Il est 9 heures du matin et il fait froid. Les élèves de la classe de 4ème 6 arrivent au collège, ce qui n’est pas habituel…
Aujourd’hui, dans le cadre de notre projet « Portraits de réfugiés », nous allons rencontrer Sardarwali et Mosaab. Ils ont respectivement 18 et 29 ans et viennent de loin, très loin. Ce sont leurs parcours que nous sommes venus écouter.
Après les présentations d’usage, nous distribuons le thé et le café, les jus de fruit et au milieu des chouquettes et des gâteaux, chacun cherche sa place. Les élèves sont intimidés, Mosaab et Sardarwali un peu anxieux de parler devant une bonne vingtaine d’adolescents qui les scrutent, curieux.
Puis, cela commence, les langues se délient… Nous partons alors en voyage. Des montagnes d’Afghanistan et d’Iran, nous survolons les frontières de la Turquie, de la Bulgarie, de la Serbie… Jusqu’à Vintimille petite ville italienne si proche de la France que les habitants de la Côte d’Azur vont y faire leur marché. Ce si long périple, c’est celui de Sardarwali, un jeune afghan, poussé vers l’Europe par la guerre qui sévit dans son pays depuis presque 40 ans.
Vient ensuite le récit de Mosaab qui a traversé 3 pays avant d’arriver en France. L’évocation du Soudan, son pays d’origine, est très émouvante : il y a la guerre, la dictature, l’absence de liberté d’expression mais il y a aussi et surtout ces paysages auxquels il reste profondément attaché et l’hospitalité, valeur fondamentale, que Mosaab ne retrouve pas auprès des habitants pressés de l’Ile-de-France et qui lui manque cruellement.
Les élèves sont attentifs, happés, pour certains, par ces récits impressionnants et délivrés avec une grande sincérité. A certains moments, au français vont venir se mêler l’anglais et l’arabe. Des élèves traduisent. On apprend que certains, dans la classe, sont eux aussi nés ailleurs, loin. Les histoires se croisent.
Vers 11 heures, Mosaab nous quitte : il a un entretien d’embauche. La réalité nous rattrape. Nous le remercions et lui souhaitons bonne chance.
Sardamwali reste avec nous encore un peu. On prend quelques photos, des adresses Facebook, Messenger sont échangées. On promet de se revoir vite.
Et on réalise que ce qui nous rapproche est plus fort que ce qui nous sépare.