Sortie des UPE2A à la Cité de la Céramique, lundi 26 février 2018

(actualisé le )

La Cité de la Céramique, à Sèvres, regroupe une manufacture et un musée.

Une manufacture (radical « facture » : faire, fabriquer ; préfixe « manu » : à la main) est un lieu dans lequel des artisans fabriquent des objets entièrement à la main.

Un musée (des « muses » de l’Antiquité, ces déesses qui représentent les arts) est un lieu dans lequel on présente des collections d’objets. Dans le musée de Sèvres, le public découvre des collections de céramique uniques au monde.

Mais qu’est-ce que la céramique ?
Le mot « céramique » vient du grec « keramos », l’argile. Le terme générique de céramique désigne l’ensemble des objets fabriqués en terre qui ont été cuits à température plus ou moins élevée. La céramique est le premier « art du feu » à apparaître, avant le travail du verre et du métal, à la fin de la préhistoire. Elle peut être utilitaire (Elle sert, elle est utile : pour manger : assiettes, bols…) ou artistique (Elle est belle, elle peut représenter des divinités…). L’apparence des objets en céramique change selon le type de terre employé et l’apprêt qu’on utilise (couleur, vernis) ou pas (terres naturelles).

Voici la céramothèque conçue avec le créateur Christian Astuguevieille :

Céramothèque de céramique et –thèque (le même suffixe que dans le mot « bibliothèque ») : collection de céramiques pour montrer les différents types de céramique

Dans l’Antiquité, la céramique est très chère. On n’en possède pas à la maison. On l’utilise d’abord pour honorer les dieux ou les déesses. Nous découvrons donc deux statuettes qui datent à peu près de 1600 avant J.C. et viennent de Chypre.

Ce sont des déesses de la fertilité : on les prie pour avoir des enfants.
Nous observons que la terre est naturelle : les céramistes ne savent pas encore colorer leurs créations. Pour les décorer, ils utilisent des bâtonnets, ou de petits objets tranchants, et ils font des incisions dans la terre.
Une incision : une entaille, une coupure, une rayure.

Vers le quinzième siècle, en Turquie, les céramistes découvrent comment colorer leurs œuvres avec plusieurs couleurs à la fois. Le monde entier envie les céramiques turques à cette époque !

La porcelaine, une terre « magique »

La Cité de la Céramique, à Sèvres, est mondialement connue pour ses porcelaines d’exception. Ce sont les Chinois qui ont découvert la porcelaine. Cette terre a des qualités uniques qui la rendent très attractive : elle est blanche et permet donc l’utilisation des couleurs : on va la peindre et même la dorer à l’or fin. Elle est incroyablement solide et ne se raye pas. Elle est translucide (préfixe « trans- » : à travers, radical « lux » : la lumière), c’est-à-dire qu’elle laisse passer la lumière. Enfin, elle produit un son harmonieux. C’est une terre très convoitée : on l’appelle « l’or blanc » !
Sèvres fera de la porcelaine sa spécialité : aujourd’hui encore, les artisans de la Manufacture confectionnent des porcelaines uniques au monde.

L’exposition « L’expérience de la couleur »

Le temps passe vite et nous nous hâtons vers l’exposition qui nous permet de découvrir comment les céramistes fabriquent leurs couleurs : avec différents matériaux et différentes températures et durées de cuisson. Nous apprenons qu’une couleur n’est jamais toute faite mais qu’elle est le fruit d’un long processus.
Certaines pièces du Musée sont réservées à une couleur en particulier. Nous retenons surtout celle qui est consacrée au bleu : la Manufacture de Sèvres s’est fait connaître partout dans le monde grâce à son bleu si particulier qu’on appelle maintenant le « bleu de Sèvres ». En effet, nous découvrons que chaque couleur a différentes nuances ainsi, le bleu a plusieurs variantes comme : bleu céruleum, bleu de cyan, marine... L’un des murs est recouvert par une tapisserie qui utilise différents bleus. On appelle cela un camaïeu.
Dans cette pièce, nous sommes également frappés par une installation : une couverture bleue, posée au sol, se gonfle et se dégonfle au rythme de la respiration. Elle nous fait penser aux gens qui dorment dans la rue et se cachent sous leurs couvertures.
Enfin, nous admirons une statuette en biscuit de porcelaine : un dormeur qui repose sur un socle bleu de Sèvres en terre vernissée.

Le biscuit de porcelaine est une porcelaine cuite à très haute température (1200 à 1400°C) et sans émaillage (Elle ne brille pas).

Vue de l’exposition L’expérience de la couleur : salle L’orgie des rouges avec
les vases de Sèvres dit Sang-de-boeuf et les tableaux-écorchés de Hervé Quenolle.

Visuel La Bocca, Bertrand Lavier, 2007. Porcelaine de Sèvres.

Laboratoire des couleurs de Sèvres. Au laboratoire de la Manufacture de Sèvres, mille et une couleurs ont été créées depuis 1740. Elles sont le point de départ de l’exposition : bleu céleste, bleu de Sèvres, rose Pompadour… jusqu’à l’orange Sottsass ou le vert Hyber sont élaborés pour répondre à la demande des artistes.

C’est déjà l’heure de rentrer ! Pas de doute, nous retournerons à la Cité de la Céramique, en plus, à notre âge, c’est gratuit : nous pourrons revenir autant de fois que nous le souhaitons !